about
Texte lu par Valentin
lyrics
Münster, le 21 juillet 1918
Chers frère et sœur,
Ça me semble drôle de ne pas avoir eu de vos nouvelles ces jours-ci, j'ai reçu une lettre d'Augustine hier nous apprenant de trop fâcheuses nouvelles, Angèle étant fort mal. Elle nous disait que ma mère était partie vous retrouver. J'attends de vos nouvelles avec impatience, avec l'espoir qu'elles seront assez bonnes, il faut espérer que vous pourrez la sauver.
Pour nous il en est toujours de même, la santé toujours bonne. En ce moment, ce n'est pas le travail qui manque, nous voici au plein moment de la moisson et les jours sont forts longs, aussi on est content quand dimanche arrive pour se reposer une journée.
Nous avons reçu la lettre où tu disais avoir envoyé de l'argent pour du tabac, j'espère que nous le recevrons bientôt.
Je vois que d'après la tournure que ça prend, vous n'avez pas besoin de nous attendre maintenant, il faut toujours attendre la fin de l'année.
Je crois vous avoir déjà tout dit pour aujourd'hui, pour nous les nouvelles sont rares, c'est toujours la même vie, on voudrait toujours être au lendemain pour savoir s'il n'y aura pas du nouveau ; s'il y en a, c'est plutôt pour rallonger que pour raccourcir.
Enfin en espérant que tout ira pour le mieux, pour nous comme pour vous, je termine en vous embrassant de loin en espérant de plus près pour cette année.
Votre frère, Guillemant Augustin.
credits
license
all rights reserved