about
Texte lu par Charlotte DILLIES
lyrics
La nuit vient sur la terre et dans ce cœur qui souffre :
La planète penchée entraine dans le gouffre
Ses continents, ses mers tour à tour assombris.
Par endroits, au travers de cette ombre profonde,
Vacillent des lueurs : Moscow, Londres, Paris,
Pâles feux allumés dans le camp du vieux monde.
En vain le pavé crie et tremble : ma clameur
Que poussent, dans la nuit, les villes embrumées, N’est plus, à quelques pieds dans l’air qu’une rumeur Qui se mêle, indistincte, aux dernières fumées.
Des nuages, là-haut, naviguent dans les cieux ; Le vent qui les pourchasse et déchire leurs voiles Laisse voir, dans un fond d’abîme, les étoiles... Que tes regards sont froids, azur silencieux !
Frères, embrassons-nous dans la peine : ce geste Est l’unique douceur, le seul bien qui nous reste. Pour que la vie encore ait un sens, que chacun Dépose sa rancune, en le malheur commun.
Si notre sort est tel, que même l’espérance En un monde meilleur soit un rêve perdu, Du moins, pour expier tout le sang répandu, élevons un suprême autel à la Souffrance !
La Nuit vient sur la Terre...
François Porché
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